Marcher, la marche et
autres considérations pédestres.
(Article courant, qui marche mieux
en ligne.)
L'Homme -et la femme mais
avec une majuscule il s'agit là de l'être humain tout sexe
confondu-, l'Homme donc, depuis qu'il est descendu de l'arbre dans
lequel il était monté sans doute pour échapper aux darwinistes,
est un bipède. C'est-à-dire que, loin de se balancer de branches en
branches, l'être humain évolue sur la terre ferme et surtout sur
ses deux pieds. De préférence en station verticale, couramment
appelée « debout », à ne pas confondre avec assis et
couché, les deux autres positions ordonnées aux chiens. Toutefois,
un long apprentissage est nécessaire pour parvenir à ce stade qui ne
durera qu'un temps.
En effet, le tout jeune être humain, avant ses
premiers babillages, lorsqu'il porte encore des couches, avance dans
le vaste monde à la manière de l'animal primitif qu'il était
peut-être autrefois (ne donnons pas fois à la théorie de l’Évolution qui, comme son nom l'indique, reste à prouver et Dieu
sait qu'il manque des chaînons dans la lignée explicative!).
Soit sur quatre pattes. En réalité, les petits enfants qui ne
savent pas encore se tenir debout crapahutent au sol en se servant de
leurs mains et genoux comme appuis. Ce qui pourrait leur valoir des
bleus, ces ecchymoses de la même couleur que les Schtroumpfs, mais, par
chance et parce que la nature fait bien les choses, les bébés ont
une peau molle qui ne marque pas.
C'est donc à l'âge
adulte principalement que l'Homme va évoluer sur ses deux pieds,
station verticale, etc. Période de redressement temporaire donc, puisqu'en
vieillissant, le corps humain flétrie, se penche en avant,
l'équilibre se perd et l'emploie d'un soutient devient nécessaire.
Tout comme les couches. Canne ou déambulateur selon les modes, les
ressources et le lien avec Broadway de la personne âgée, cette
« troisième jambe » (à ne pas confondre avec celle des
êtres masculins au temps où leur virilité est la plus forte) sont
bien utiles pour ne pas se casser la figure devant tout le monde. Ce
qui vaut, la plupart du temps, des rires médisants et sadiques.
Surtout que personne ne vient vous aider à vous relever, bande de
salauds.
Mais revenons à la
marche. Marcher consiste tout simplement à avancer grâce à ses
pieds, ces extrémités étranges pourvues de dix doigts dont deux ne
servent à rien (puisqu'il suffit de trois doigts pour porter des
tongs. Mais nous digressons). La marche est un moyen de transport
simple, naturel, gratuit, écologique et tout ces autres trucs
auxquels les humains tiennent. Le seul inconvénient notable est que
marcher fatigue et donne mal aux pieds. D'où l'invention des bancs
publics, pour pouvoir se reposer au milieu d'une promenade, et celle
des voitures pour ne plus avoir à marcher du tout.
En avant ou en arrière,
la marche consiste à poser un pied après l'autre et à répéter
l'opération jusqu'à la destination voulue. En général, celle-ci
n'est pas trop éloignée car bon, marcher n'est pas le moyen de
transport le plus rapide ni le plus agréable (cf. le mal de pieds).
Hors de question donc de faire Paris-St-Jacques-de-Compostelle ainsi,
à moins d'être un pèlerin (personne très croyante qui n'a pas de
voiture ni d'argent pour se payer un billet de train). Et comme dit
la chanson : trois kilomètres à pieds, ça use, ça use. Ca
use les souliers.
Détaillons le système
de la marche et prenons celle la plus courante : la marche
avant (première position sur le levier de vitesse). L'Homme debout
lève d'abord un genoux, déplie sa jambe vers l'avant et repose son
pied au sol un peu plus loin. Ce mouvement s'appelle un pas. Se
basculant vers l'avant, il monte ensuite le second genoux, avance le
second pied et le pose de nouveau au sol. La succession de pas
constitue la marche. En théorie. En pratique, décomposer autant les
mouvements vous fera juste passer pour un abrutis. Ce qui peut créer
une mode ! A bas la marche stéréotypée, vivent les marches
originales ! N'hésitez pas à vous inspirer de quelques
précurseurs dans le domaine :
Pour
marcher, il faut donc deux jambes. Marcher sur une seule n'est pas
marcher et cela s'appelle sauter à cloche-pied. Car vous avez l'air
d'une cloche, avec un seul pied (ce qui rend un très bon son soit
dit en passant).
Quelques
marches célèbres :
La
marche de l'Empereur : requiert d'être habillé en pingouin
(aka costume de cérémonie) et d'avancer dignement, la tête haute,
la main sur le ventre et en se dandinant comme l'animal éponyme.
Vous aurez bien évidemment plus de succès dans cette marche si vous
êtes, tel l'Empereur, de petite taille.
La
marche de Paris : une margelle des plus banales sur laquelle ce
serait assise Paris Hilton lors d'une visite dans la ville du même
nom. Monument visible Avenue des Champs-Élysées.
Attention :
ne pas confondre la marche et la course. La course n'est rien d'autre
qu'une marche très rapide dont l'élément indispensable pour être
pratiquée est le jogging. La course est pratiquée par les sportifs.
Si vous croisez un individu en train de courir mais qui
ne porte pas de jogging c'est
que celui-ci va rater son train/métro/rendez-vous/autre chose
importante à ses yeux. Il s'agit là non d'un sportif, mais d'une
personne pressée. En cas de doute, observez : si l'individu ne
porte pas de jogging et consulte sans cesse sa montre, c'est un
pressé. S'il est jaune, c'est un citron pressé et vous pouvez
sortir vos mojitos.
Allez, et comme
le préconise le gouvernement : faites au moins trente minutes
de marche par jour. En moins d'un mois vous aurez réalisé un bel
escalier !
Mad
Mars 2014