La brosse à dent :
Indicateur de valeur
sociale au service d'une ploutocratie élitiste
ou
Commémoration
pseudo-darwiniste de la sélection naturelle ?
Parmi
les grandes questions existentielles qui existent dans l'existence,
reviennent assez régulièrement « Pourquoi la vie ? »,
« Pourquoi la mort ? » « Pourquoi tout
court ? » et « Pourquoi la brosse à dent ? »
C'est
sur cette dernière interrogation, de loin la moins importante, que
nous allons nous pencher dans cet article.
Tout
d'abord, explicitons les termes :
La
brosse à dent est un outil d'une quinzaine de centimètres composé
d'un manche dont l'une des extrémités va être recouverte de poils
courts et rêches. A usage monomanuel, elle va servir à « gratter »
et extraire les éventuels résidus alimentaires présents sur
l'émail des dents de l'utilisateur.
Les
humains sont pourvus de dents, de petits organes faits en
hydroxyapatite et de forme vaguement chelou. Leur consistance
ressemble assez à celle des cornes, défenses et autre tables basses
en ivoire. Leur nombre varie de 0 à 32 en fonction de l'âge et de
l'usage de la brosse, justement. Les pianos et les scies ont des
dents aussi, mais ils ne font apparemment preuve d'aucune hygiène.
Sur
le pourquoi de la brosse à dent, trois théories s'opposent :
- C'est pour se la péter d'avoir une meilleure hygiène que les autres.
- C'est pour se la péter d'avoir des dents, héritage d'une longue et cruelle sélection naturelle.
- C'est pour se la péter.
Étant
donné que les adhérents de la troisième théorie, quand on leur
demande de s'expliquer, répondent « Parce que les humains sont
des connards ! Vas te faire foutre, mec ! », on peut
en déduire qu'il n'ont pas vraiment d'arguments plus convaincants
que « les humains sont des connards ».
Nous
n'allons donc garder que les deux premières.
Même
si le fait que les humains soient des connards n'est pas un point
inintéressant du débat, hein.
Première théorie :
indicateur de valeur sociale au service d'une ploutocratie élitiste.
N.B. :
on parle de ploutocratie, pas de plutocratie. Le gouvernement de
Pluton n'a rien a voir là dedans. Pluton, c'est de la merde. C'est
pas pour rien qu'elle a été retirée des planètes du système
solaire. C'est froid, humide, et tout y coûte affreusement cher. J'y
ai passé des vacances horribles. Et si je peux leur faire un peu de
mauvaise pub, je vais pas m'en priver.
D'après
cette première théorie, le message que la brosse à dent fait
communiquer sur son utilisateur serait « J'ai une brosse à
dent, moi. Une hygiène dentaire. Je ne pues pas de la gueule
contrairement à vous, bande de chiens galeux. »
La
brosse à dent servirait alors, telle la Rolex ou la Lamborghini, à
afficher un certain statut social, à montrer l'importance de son
utilisateur dans la société. Un homme à la bonne haleine aura
d'avantage de chances de copuler, c'est scientifiquement prouvé par
Freedent.
A
noter que ce système ne fonctionne que chez l'espèce humaine. Chez
les dingos, par exemple, ces chiens galeux sauvages originaires
d'Australie, on laisse au contraire volontairement des restes de
viandes se décomposer entre les dents : la fermentation dotera
la morsure de l'animal d'un poison violent qui le rendra d'autant
plus mortel. Ainsi, plus le dingo puera de la gueule, plus il sera
respecté parmi les siens. Logique.
A
noter également que le dingo a été exterminé au XIX° siècle par les
humains, preuve qu'il devait y avoir une faille dans leur système.
Deuxième théorie :
commémoration pseudo-darwiniste de la sélection naturelle.
La brosse à dent servirait, selon cette théorie, non pas tant à nettoyer les dents qu'à rappeler à tout le monde qu'on en a. Le message serait alors : « Ouais, t'as vu, j'ai survécu à des millions d'années d'évolution, la preuve, t'as vu mes dents ? C'est pas la classe sans dec' ? Ça c'est du mammifère, ça, madame ! »
En
effet les dents sont un trophée, un héritage que l'Homme tient de
ses ancêtres et qui affiche clairement les différents stades de son
évolution :
-L'ère
bouffeur de bananes, où l'Homme restait dans les arbres et ne
faisait chier personne, est montrée par les molaires, grosses dents
plates de végétariens.
-L'ère
bouffeur de mammouths, où l'Homme est descendu des arbres, s'est
bidouillé deux trois cailloux coupants et s'est attaqué à des
bestioles cent fois plus lourdes que lui, est affichée par les
canines, petites dents pointues de carnivores.
-L'ère
bouffeur de pizzas, où l'Homme a appris à assaisonner végétaux
(bananes) et animaux (mammouths) pour tout mettre au four entre une
couche de pâte croustillante et une couche de fromage dégoulinant,
est montrée par les incisives, dents coupantes très pratiques quand
la pâte est trop cuite.
Cette
théorie a été pour la première fois exposée par Darwin, un barbu
en rapport avec l'origine des espèces. Un peu comme Dieu. Sauf que
Darwin a écrit un bouquin, lui, alors que la Bible a été rédigée
par un peu tout le monde et n'importe qui. Mais bref, revenons à nos
brosses à dent.
Au
final, on peut très bien fusionner ces deux théories : la
brosse à dent prouve à la fois que son utilisateur a un certain
statut social qui exige de maintenir une certaine hygiène, et qu'il
appartient a une espèce victorieuse face aux terribles épreuves qui
lui a imposée la Nature (chutes de météorites, ères glaciaires,
musique disco...). Au final, les partisans de la troisième théorie
ont bien synthétisé les points de vue différents : la brosse
à dent sert à se la péter. Point.
D'où
cette question : si elle sert à se la péter, alors POURQUOI
RESTE ELLE TOUJOURS DANS UN PUTAIN DE GOBELET EN PLASTIQUE AU FOND
D'UNE SALLE DE BAIN HUMIDE ?
Si
vous avez la réponse, je vous invite à m'envoyer vos indications
au :
Centre
de Traitement des Informations Inutiles du Petit Manuel
Département
France et autres Régions Arriérées
Bételgeuse
V
Voie
Lactée
Bon,
sur ce, je vais me finir une bouteille de whisky pour oublier.
Demain, nous aborderons un nouveau sujet passionnant :
Les boutons de
manchette :
Outil de dictature
issue d'une hiérarchisation abusive des classes
ou
Alternance
active/passive du bon goût à travers les âges
Février
2014
Arkaillon