Le
Café
Le café est une boisson
odorante, liquide et brune, dont la couleur varie du marron clair au
noir foncé selon la manière dont elle est préparée. Le goût et
son intensité sont tout aussi aléatoires. Bue généralement chaud
voir même brûlant, le café s'accompagne de sucre, petit gâteaux à
la cannelle et oreille compatissante, selon les goûts et les moyens
de chacun.
Mais avant d'être un
liquide odorant, le café se trouve sous forme de graine ronde et
souple, ou conique et plastifiée, dont une machine sophistiquée
extrait le jus. Toutefois, dans les temps plus reculés, le café
devait se moudre avec un moulin -un de ces appareils à hélices
ressemblant à une maison et se trouvant généralement en Hollande
(à ne pas confondre avec les éoliennes qui elles, ne servent qu'à,
bien inutilement, battre l'air). Puis, avec l'évolution
technologico-commerciale, le café déjà moulu n'avait plus qu'à se
placer dans un filtre, lui-même dans une machine à eau -autre sorte
de moulin, sans hélices, électrique et électroménager- pour
obtenir le précieux liquide. A noter que ces machines à café sont
encore utilisées de nos jours, bien que progressivement remplacées
par celles, plus onéreuses et remplissant moins de tasses, qui
fonctionnent avec les graines reconditionnées et elle-même beaucoup
plus chères que le café moulu en sachet.
Dans le cas d'un
utilisation de ces anciennes machines à café, il vous faudra donc
employer un indispensable filtre, chose en papier blanc, servant,
comme son nom l'indique, à filtrer. Bien que pouvant faire
occasionnellement office de chapeau. (Ne pas avoir peur du ridicule
quand même. Comme pour les casseroles, passoires, seaux et journaux
en papier pliés d'ailleurs.)
Fondamentalement, le café
est un excitant -mais pas un aphrodisiaque pour autant- à cause de
la caféine qu'il contient. D'ailleurs, nombreuses choses se
terminant en ''-ine'' sont des excitants : théine, adrénaline,
cocaïne, Juvamine. Composant essentiel (mais pas indispensable) de
tout bon petit-déjeuné, c'est la boisson la plus commandée dans
les bars et autres troquets. Dans les établissements sus-cités il
vous faudra, pour le boire, débourser une somme non proportionnelle
à la quantité de liquide obtenu ; liquide lui-même bien
en-deçà de la quantité nécessaire pour que la caféine fasse
effet sur l'organisme. En clair, vous paierez trop cher pour une
toute petite tasse que vous filtrerez naturellement en quelques
minutes sans pour autant profiter de l'état d’énervement lié à
la caféine. Encore que cet état puisse être provoqué par les
tarifs excessifs pratiqués par le bistrot du coin ou encore le
pilier de bar qui s'enfile un whisky à dix-heures du matin en vous
faisant la causette. Mais revenons quelques instants sur le corps
humain, merveille de la nature -de Dieu ou d'un scientifique taré,
selon les croyances- qui, lui aussi, telle une carafe à eau de
marque, possède un pouvoir filtrant. Toutefois, même si les reins
fonctionnent correctement -sauf si vous êtes le pilier de bar
précédemment décrit- avaler directement de l'eau et du café moulu
ne vous fera pas pour autant métaboliser du café. Celui-ci
ressortira clair, odorant et chaud, certes, mais le goût sera bien
loin de celui du café. Libre à vous de le boire quand même.
Car oui, le café se
compose à 85% d'eau -comme le corps humain bien que n'ayant aucun
rapport-, ainsi qu'à 14% de café (dont 13,99% de caféine
proprement dite), et à 0,001% de particules de filtres en papier.
Le tout permet de faire une, voir plusieurs -voir de ne pas
travailler du tout-, pauses dans la journée, notamment pour les
secrétaires et les fonctionnaires surpayés. La ''pause café'' se
fait généralement autour d'une imposante machine à café appelée
''distributeur'' qui, en échange d'une modique somme fournit sous
forme de pièces dont elle ne rendra pas la monnaie, vous délivre un
gobelet en plastique seulement à moitié remplit de café et parfois
accompagné d'un petit bâtonnet en plastique -non-comestible bien
que souvent mâchouiller par les consommateurs- purement décoratif
et nommé ''touillette'. Toutefois, les distributeurs proposent et
servent aussi autre chose que du café, tel des chocolats chauds, du
thé, ou encore l'improbable soupe de tomates.
Cultivé dans des pays
pauvres, bien que développés, et consommé dans des pays riches qui
aident les pauvres à se développer, le café est une boisson
mondiale. Même si vous la trouverez surtout dans les pays riches qui
payent d’onéreux frais d'importations pour en déguster. A
contrario, les pays pauvres producteurs, qui ne paieraient pas
de frais de transport, eux, ne boivent pas de café. Cette
observation n'est cependant pas valable pour d'autres boissons, telle
le thé, cultivé en Chine et but par une majorité de Chinois, ou le
soda sombre et pétillant, produit aux États-Unis et avalé par...
par tout le monde en fait.
Il existe également
différentes essences de café, qui restent cependant une affaire de
connaisseurs. Le novice qui prend le sien tout les jours au bistrot
du coin, ou le fait lui-même à domicile, n'y verra qu'un liquide
noir et chaud idéal pour commencer la journée, et sera plus
sensible à l’emballage qu'à la saveur. D'ailleurs, la provenance
est souvent lointaine (café de Colombie, d’Équateur, du
Guatemala) et de pays dont le consommateur n'ira sans doute jamais
mais qui sonnent exotiques. Par ailleurs, plus le pays sera lointain
et plus l'emballage sera cher, alors même qu'il s'agit sans doute
d'un mélange de grains provenant de divers régions d'un même pays,
voir même de différents pays d'une même région du monde. D'autant
que les paysans sous payés d'Amérique du sud n'ont rien des belles
images apposées sur les paquets : le producteur au fin fond de
sa plantation n'a pas forcément vue sur le Cristo Redentor de
Rio. Sauf peut-être s'il fait parti d'un réseau de commerce
équitable avec lequel, à l'âge de la retraite et grâce aux
quelques centimes qui lui sont reversés sur chaque paquet de café
vendus trente-fois ce qu'il gagne, il pourra se payer un trajet en
bus de plusieurs heures jusqu'à la fameuse statue. Ce qui est
toujours mieux que le paysan voisin qui, lui, ne fait pas parti du
réseau de commerce équitable et qui touche trente fois moins que
son confrère sur chaque paquet de café vendu.
En conclusion, pour les
individus habitant les pays riches et développés, se payer un café,
c'est déjà voyager ! Surtout en temps de crise économique...
Mad
Juillet
2012