Quatrième de couverture en première page


Le Petit Manuel à l'intention des extra-terrestres parlant français se veut être un ouvrage décalé -de trente centimètres vers la gauche- qui présente, sous forme humoristique, une série d'articles plus ou moins bien choisis sur des sujets aussi divers qu'inintéressants, à destination des éventuels visiteurs extra-terrestres venant en visite cordiale sur notre planète. Dans la mesure où leur propre monde ne s'appelle pas également « Terre ». Et où ils parlent français.

Allant du point A au point B en passant par les points C, D, U et K avant de faire demi-tour, la liste non-exhaustive de sujets abordés est aussi explicitement absurde que les thèmes eux-même sont incomplets. Participatif, parfois illustré, sans doute jamais publié et bien rarement lu, le Petit Manuel -dont la couverture n'est pas rouge pour éviter toute confusion- ne restera pas un ouvrage de référence possédé par tous.

Critique de la société d'un point de vue plus ou moins juste mais totalement subjectif, il est à compléter par tous les Terriens ayant suffisamment de doigts et d'esprit pour écrire. Pour contribuer à cette grande aventure terrienne, envoyez vos articles à : petitmanuel@live.fr

2012-04-27

Roswell


Roswell



Très cher acheteur de ce manuel, vous avez choisi de découvrir la planète Terre et, désireux de vous différencier de tous vos collègues se posant en Amérique au beau milieu de Manhattan, vous avez préféré l’indéniable exotisme de la France. Pour cela nous ne pouvons que vous en féliciter.
Cependant nous vous voyons déjà regretter votre geste en écoutant un fanfaron vanter son périple à Roswell et dans la « Zone 51 » comme ils l’appellent. Mais ne soyez pas jaloux : il existe un équivalent français de Roswell !
30 mars 1953, Poinson-lès-Fayes, Champagne-Ardennes : A 19h36 a lieu le crash d’un Objet Volant Non Identifié à la ferme dite « du Pouillou ». C’est l’émotion dans toute la région : tout un poulailler à ainsi été rayé de la carte. Toutefois, face à l’emflammement des médias locaux –ou plutôt du média local- les autorités enterrent l’affaire. Qu’ont-ils donc à cacher ? Qu’est il advenu aux poulets ? Le média local, «Le Boudidiou Times » publie le lendemain les déclarations suivantes :
« Crévendieu, qu’c’est’une hâvée de l’brie que c’est ramôyé d’un planeur avanzieur, et qu’ya balier le Pouillou et qu’a bûcher les oyes ! Pas d’peine de cuviller l’histoire !»
L’auteur de cette déclaration fracassante n’est autre que René Lofiat, beau frère de Philippe Pouillou le propriétaire du poulailler et maire de la ville. Un homme proche du gouvernement, donc, tel que vu sur cette photo :

NYX : 4ème segment est "LAMA"

Selon ses dires, il ne s’agirait que d’une cargaison de Brie qui, accidentellement larguée d’un avion, ce serait écrasée sur la ferme, tuant ainsi toutes les poules. Malgré tout, le « Boudidiou Times » ne croit pas à ces affirmations, pourtant très réalistes. En effet, une découverte choc va changer la donne : la ferme ne serait qu’une couverture abritant le PSRC : le Pouillou’s Secret Research Center.
Le Pouillou’s Secret Research Center, que certains pourraient qualifier de « Centre de Recherche Secret » (bien que rien n’indique que ce soit vraiment le cas), abriterait ainsi les résidus d’un OVNI et serait le siège de mystérieux travaux tels que l’étude d’une nouvelle technologie, des autopsie extra-terrestres voir la mise au point de rillettes d’origine interplanétaire. Le gouvernement fera tout pour discréditer l’affaire, d’autant que la nouvelle fut malheureusement publiée le 1° avril.
Le « Boudidiou Times » sera ainsi roulé dans la boue par une autorité manipulatrice et omnisciente, sans aucun doute aidée par des confréries toutes-puissantes comme les francs-maçons, les scientologues et les orthodontistes. La roue tourne cependant quand, par une sombre nuit du 3 avril, un touriste de passage dans les environs prit ce cliché :





Tout est à présent clair pour les conspirationnistes : ce mystérieux centre abrite une race de renard de l’espace, capable de décimer un poulailler entier en moins de 25 secondes. La nouvelle aurait dû faire l’effet d’une bombe, mais ne se propagea pas : en l’espace d’une semaine, plus personne ne se souvenait de cette histoire : certains racontent avoir vu de mystérieux Hommes en Bleu de travail trainer aux alentours de la « ferme » pour effacer toute trace de l’histoire, et même supprimer certains témoins trop bavards…
Voilà, maintenant vous avez de quoi fermer leurs clapets aux vantards et raconter partout auprès de vos collègues que vous avez été témoin des effrayantes expériences du PSRC.
Nb : si certains de vos collègues se trouvent être des Renard de l’Espace, rien ne vous empêche de modifier l’histoire pour des Loups radioactifs ou des Ecureuils tridimensionnels.

Arkaillon
Avril 2012

Une petite page de publicité


Publicité


Article garantie sans colorants, sans conservateurs et sans aromes artificiels.



Dans les sociétés industrialisées européennes contemporaines, la publicité occupe une large place. Présente sur de nombreux supports, elle n'est cependant pas visibles partout. Seulement à la télévision, à la radio, sur internet, dans les magasines et les journaux, sur les panneaux publicitaires grands formats placés dans les villes, sur les panneaux publicitaires des arrêts de bus, sur les bus, les voitures, les sacs, quelques vêtements, dans les stades sportifs, quand vous écoutez de la musique, au cinéma, dans l'art et même dans les domiciles sous forme de vieilles affiches qui ne sont alors plus considérées comme de la publicité. Pas partout donc. Mais il est vrai que, avec le développement des nouvelles technologies et moyens de communications modernes, la publicité, communément appelée ''Pub'', investie ces nouveaux supports. Par le passé, avant donc, il y avait moins de pub. Mais ça, c'était avant.

Une publicité, quel que soit son média, se veut généralement être courte et incisive pour monter très rapidement au cerveau. En trente secondes elle doit provoquer le désir, l'envie, l'orgasme publistique qui poussera le consommateur à vouloir à tout prix -et c'est le cas de le dire!- LE produit dont il est question. Et dont il n'a pas besoin.

Vantant les mérites dudit produit en faisant miroiter un monde parfait dans lequel les marmottes mettent le chocolat dans le papier d'alu -mais bien sûr!-, dans lequel les soucis du quotidien, la pollution, la crise, le chômage, les S.D.F, les sans-papiers, les guerres et les famines, les moches, les obèses, les fous, les dictateurs, les bactéries, bref un monde dans lequel toutes les choses pourtant réelles et bien présentes mais considérées comme néfastes, démoralisantes et non-visuellement montrables, sont exclues. C'est un monde parfait, beau, propre, idéalisé et idyllique qui est posé, un de ceux où si juvabien c'est Juvamine, où les familles sont unies, heureuses, ont de l'argent pour acheter des produits neufs et mangent à leur faim, où la ménagère fait la cuisine en robe de grand couturier, le ménage en robe de grand couturier, et la lessive en robe H&M. Bref, un monde qui n'existe que sur fond vert, dans un studio d'Europe de l'Est avec des comédiens ukrainiens sous-payés dont les doubleurs français n'arriveront pas à exactement faire coller leurs voix sur le rythme des lèvres mouvantes.

Parce que oui, la pub ment, la pub ne sert qu'à faire consommer les acheteurs en faisant des bénéfices et en terminant les prix sur des 9 pour laisser penser à un gain d'argent. Personne n'est dupe. Mais ça fonctionne quand même. C'est fort (en chocolat). Bref, la pub c'est le mal mais ça fait marcher la société. Et ça permet d'aller aux toilettes au milieu du film. Heureusement qu'il y a Findus donc, même si on se lève tous pour Danette.

Tout dans la publicité est fait pour mettre le con-sommateur en con-fiance. La voix off est féminine et attrayante, les slogans sont humoristiques -ils lobotomisent pourtant le cerveau- et vous les ressortirez en blaguant devant la machine à café, les explications se veulent crédibles et scientifiques -même si les mots sont inventés- et expliquent les dernières innovations en matière de technologie au moins aussi bien que le plus ressuscité des Messis. Car oui, il est évident que nos cheveux ont grand besoin de protéine de soie, de gelée royale ou de tout autre pseudo-innovation chimico-naturelle pour être propres. Les pubs montrent également des humains tout ce qu'il y a de plus normaux (mais retouché en post-prod par ordinateur pour qu'ils aient l'air encore plus banal!) pour susciter l'identification. C'est comme ça que ma grand-mère a appris à faire un bon café.

Oui, la pub est vile, mais c'est comme ça. Elle est désormais tellement bien ancrée dans nos sociétés que plus personne ne s'en plaint. Elle permet même de financer certaines chaînes de télévision. Ainsi, regarder la pub, qui coupe pourtant en plein milieu du moment clef votre série télé préférée, c'est en fait faire un acte presque citoyen. Comme payer ses impôts en somme. Et regardez la pub maintenant, vous ne le payerez que dans un an. Comme vos lunettes. Car même si la liberté de penser fait partie des choses qui ne s'achètent pas, pour le reste il y a Mastercard et la publicité vous force à entrer dans son système. Que vous le vouliez ou non, on vous prend pour un poussin et c'est encore une victoire de Canard !

Si courante donc est cette publicité, si habituelle, que l'on ne s'en rend presque plus compte. On regarde avec bonheur les vieux spots télévisés comme on regarde un film classique. On ressasse les slogans telles des maximes populaires. D'ailleurs ceux-ci sont si bien implantés dans nos esprits qu'y faire référence est un trait de sociabilité. Faites-en l'expérience avec des amis par exemple, en venant au fast-food comme vous êtes (tant que vous avez de l'argent pour payer) ou en ouvrant un soda pour boire du bonheur. Parce que vous le valez bien !

La pub bousille aussi vos chansons favorites, associant définitivement dans votre esprit musique et marque de produit. Tel Mister Blue Sky d'Electric Light Orchestra à jamais attaché à la neuf box de SFR, la Danse Hongroise n°5 de Brahms à Orange, Marylène de Martin Circus au Babybel, Comment te dire adieu de François Hardi à la marque Contrex et Glorious d'Andreas Johnson à Nutella. Et PAF ! Ça fait... des lavages de cerveaux rapides, pratiques et pas chers ! Sont fort les publicitaires. Ow ow ow, ils sont géants vers le coup de grâce qu'ils nous portent un peu plus chaque jour avec leurs créations. C'est comme de la magie : leurs idées ont du génie.

Jusqu'où alors ira la publicité ? Encore bien loin, l'homme n'arrêtant pas le progrès. Sans doute l'emmènera t-il dans sa conquête spatiale, poser les pattes -les pattes oui, mais des Panzanis- des robots et autres sondes estampillées des logos des plus grandes marques, au moins de nouveau sur la Lune, peut-être même après Mars. Car Mars et ça repart. A moins qu'ils ne trouvent de l'eau sur cette planète, de l'eau minérale et en bouteille, trois fois plus chère que celle du robinet, mais qui sera déclarée source de jeunesse par votre corps.

Toutes les publicités ne sont pourtant pas bonnes à jeter. Certaines sont même plutôt ''officielles''. Et même si elles utilisent les médias des pub à la consommation, ce qui les différencie c'est le caractère informatif qu'elles revêtent. Comme les campagnes pour la sécurité routière par exemple, contre l'abus d'alcool qui est dangereux pour la santé, provoque des sensations trop extrêmes et est à boire avec modération, ou encore en faveur des produits laitiers qui sont nos amis pour la vie. Mais ces spots, émanant du gouvernement, ont des slogans bien moins frappant que ceux des professionnels du domaine, sans cette fraîcheur de vivre d'Hollywood. De même pour les publicités des candidats à la présidentielle lors de la campagne électorale qui essayent de se vendre avec des accroches aussi spontanée que ''le changement de la France forte c'est maintenant''. Les politiciens et hautes instances devraient rester dans leurs bureaux et prendre exemple sur Herta qui, avec ses produits modifiés, garde le goût des choses simples.

Étant Free, vous l'aurez comprit, la publicité est un fléau, un extracteur de pensées, mais nous l'avons depuis longtemps acceptée. Certes, je n'ai pas été tendre. Mais pourquoi suis-je aussi méchant ? Parce que !

Alors pour vous en sortir, vos méninges il faut les secouer, sinon la pub elle reste en bas.



Seb. (C'est bien.)
                                                                                                                                                Avril 2012

2012-04-24

Le tourisme


Le Tourisme


Le tourisme est, avec le football et la guerre, l’un des sports les plus prisés de la planète Terre. Ses règles, bien que complexes vous sont résumées dans les lignes suivantes et accompagnées d‘exemple type : de quoi faire de vous un sportif professionnel !

But du jeu : le tourisme sert avant tout aux populations humaines à comparer leurs richesses monétaires et/ou culturelle. Durant la partie, les joueurs devront dépenser le plus d’argent possible et emmagasiner les plus d’information et d’objets possibles. Ce jeu est basé sur l’existence de lieux touristiques disséminés aux quatre coins du globe. A priori, tous les lieux sont touristiques, mais certains plus que d’autres. De plus, plus vous vous rendez dans un lieu touristique éloigné de chez vous, plus vous gagnez de points, notamment parce que vous dépensez beaucoup d‘argent pour les transports et nécessitez beaucoup de culture pour parler les langues étrangères.

Comment créer votre propre lieu touristique ? Pour créer un lieu touristique acceptable, vous devez disposé d’un:

- Monument, le monument est un bâtiment généralement trop grand et trop décoré, et parfaitement inutile : en effet, on n’habite pas dans un monument, pas plus qu’on y stocke des objets, on se contente de le faire traverser de part en part par des foules de touristes, qui y prendront le plus possible de « photos » (voir plus bas), et éventuellement récupéreront quelques informations qu’ils pourront citer lorsqu’ils comptabiliseront les points.



- Boutique souvenir, le lieu le plus important du tourisme : c’est là que les participants peuvent échanger de l’argent contre des « souvenirs » (voir plus bas). Les boutiques sont en moyenne 6 fois plus visitées que les monuments.



- Musée, lieu moins apprécié que les monuments, il sert principalement à accumuler des connaissances, sur l’art ou l’histoire (concepts loufoques inventés uniquement pour populariser le tourisme). Le musée présente notamment des dates, des arbres généalogiques de personnes mortes, et des détails architecturaux, comme le nombre de fenêtre par exemple. Autant d’informations inutiles que le touriste n’écoutera pas.



Score : Le score se comptabilise en faisant l’inventaire des objets ramenés et autres informations artistiques ou historiques apprises durant le voyage touristique. Selon l’importance de ces objets, vous gagnez plus ou moins de points. On comptabilise une myriade d‘objets souvenirs, comme le magnet ou le set de table, mais l‘auteur ne pouvant tous les énumérer, voici les principaux:

- La carte postale est indispensable. Certes, elle ne rapporte pas beaucoup de points étant donné qu’elle est bon marché et se trouve facilement, elle permet, en l’envoyant à vos proches rester chez eux, de certifier que vous vous êtes effectivement rendus dans un lieu touristique. Sans carte postale, vous risquez d’être accusé de tricherie. Vous gagnez 15 points par carte postale.

- La photo, ou photographie, est une image unique du lieu touristique que le joueur capture grâce à un appareil photographique acheté au préalable. Une photo vaut 1 point, cependant, avec un appareil performant, le touriste peut faire jusqu’à 200 photos.
Nota Bene : la compilation de photos dans un album photo permet de multiplier les points par 1,5.
Exemple de photo touristique :

- Le souvenir est un objet fabriqué en milliers d’exemplaires et parfaitement inutile. Et comme tous les objets fabriqués en milliers d’exemplaires et parfaitement inutiles, ils s’arrachent comme des petits pains dans les boutiques souvenir humaines. Les souvenirs sont variés, divers et plus ou moins précieux, aussi les points varient ils entre 20 (magnets) et 300 (reproduction en taille nature, voir original subtilement dérobé).

- L’anecdote enfin, est une liste d’informations emmagasinées durant le voyage sur l’histoire, l’art, le trajet ou la nourriture. Elle accompagne la présentation des objets. Selon le taux de détails amusants, émouvants ou savants, ils rapportent plus ou moins de points au touriste (de 40 à 250).

Malus : De nombreux malus seront également présents pour complexifier les règles et faire de la partie un challenge pour les participants (et pour l‘auteur). Ils seraient vraiment trop longs à énumérer, et c’est pourquoi l’auteur de cet article ne les citera pas, parce qu’il en a plein les portes coulissantes. Notez néanmoins que le malus classique va de la classique tourista, grand classique du genre vous faisant perdre une cinquantaine de points, jusqu’à la prise d’otage par des terroristes, malus légèrement plus contraignant puisqu’il peut entraîner une disqualification prématurée du joueur. La panne du moyen de transport est également pénalisante (d’avantage dans le cas de l’avion que dans celui de la voiture il est vrai).


Pour une participation adéquate, le sportif de haut niveau devra revêtir une combinaison spécialement conçut pour améliorer leurs performances, à la manière des skieurs, des nageurs, des footballeurs et des soldats. Cette combinaison est essentiellement formée d’un ensemble bob-chemise hawaïenne-sandalettes de plage. Le touriste sera ainsi aisément reconnu parmi une foule de non-touristes n’ayant rien à faire là.
De nombreux services seront ainsi mis à sa disposition, telle qu’une soudaine augmentation des prix qui lui permettra de gagner plus de points en achetant des souvenirs encore plus cher ou la mise à disposition d’un guide touristique, sorte de « maître du jeu » chargé d’emmagasiner des informations inutiles pour les restituer au joueur qui ne l’écoutera pas de toute façon.

La douane, pour finir, une sorte de «brigade sportive anti-dopage touristique » comme on dit, est un dispositif chargé de surveiller qu’aucune tricherie n’ait lieu en début ou en fin de partie. En cas de tricherie, rendez vous en case prison sans passer par la case départ. Ne touchez pas 20.000 F.



Arkaillon
Avril 2012

La météorologie


La météorologie




« La meteo est une science qui permet de connaître le temps qu'il aurait du faire. »
Philippe Bouvard
(Philosophe français)



La météorologie, plus couramment appelée « météo » -en effet, les humains vivants sur Terre aiment tout particulièrement les diminutifs de certains mots courants finissants en « -o », tels vélo, moto, frigo – est une science inexacte parmi les plus appréciées.
Son domaine d'étude tout particulier s'appuie sur les prévisions du temps qu'il va faire dans une durée limitée à quelques jours, voir quelques semaines tout au plus, les mesures étant d'autant moins précises que les prévisions sont faites longtemps à l'avances.
Les résultats des travaux des chercheurs spécialisés, et dont personne ne connaît pourtant le travail exact, est livré au grand public plusieurs fois par jour, notamment à la télévision, qui est son support le plus connu et le plus populaire, sous la forme de « bulletin météo ». Cette source d'information, qui touche tout le monde que l'on s'en occupe ou non, et le rendez-vous télévisuel qu'il impose depuis des années maintenant, est indispensable pour certains et incontournable pour d'autres. Les Terriens sont en effet très préoccupés par le temps qu'il va faire, à défaut de se soucier de celui qui passe. Non pas tellement par crainte d'une quelconque divinité exprimant sa colère à travers nuages ou éclairs, que par soucis de ne pas avoir de sujet de conversation avec leurs paires.
En effet, le temps est un sujet courant, servant notamment à engager la conversation, que ce soit avec des amis, des collègues de travail ou des inconnus de préférence âgés et à demi-édentés. Le sujet peut-être abordé avec n'importe qui donc, et quel que soit le moment de la journée ou le lieu.

La météo télévisuelles, quel que soit le canal ou la chaîne, est formatée sur un modèle qui semble être unique et se compose donc toujours globalement de la même manière, avec de grandes similitudes donc entre les différents bulletins. Des cartes illustrées défilent derrière un ou une présentateur/trice à l'humour plus ou moins drôle et habits plus ou moins à la mode, tandis que celui ou celle-ci les commente. Les cartes, représentant le pays ou la région concernés, sont illustrées de petits dessins schématiques et simples, facilement reconnaissables. A partir du moment où l'on sait ce qu'ils représentent, évidemment. De plus, ces petits dessins sont dupliqués autant que nécessaire pour remplir convenablement la carte, sans pour autant refléter une réalité. En effet, une dizaine de soleils ne brillent jamais au-dessus de la France, tout comme les nuages gris ne ressemblent que rarement à ceux dessinés par un enfant de quatre ans. De même, le soleil n'est en réalité ni rond, ni jaune et avec un nombre de rayons précis et rectangulaires bien délimités. Mais c'est là la grande force des humains vis à vis de leurs systèmes de représentations : même avec une paire de lunettes noires et un grand sourire, ils reconnaîtraient leur étoile.
Parfois, ces cartes sont plus animées, montrant alors courants ascendants et descendants, détails des anticyclones, masses d'airs et autres choses passant bien loin au-dessus de la tête du néophyte. Ce-dernier passe alors plusieurs minutes à déchiffrer visuellement ce que la carte représente, temps souvent bien trop court, la carte suivante ayant déjà remplacée l'énigmatique première.
Pourtant, la météo emploi bien peu de termes techniques et spécifiques à sa science afin de rester à la portée du plus grand nombre et, de fait, facilement compréhensible. Elle passe tout de même pour une science nécessitant des recherches complexes et les présentateurs sont admirés pour leur travail. Et détesté de l'inexactitude non feinte de celui-ci.
Les cartes sont très souvent présentées en alternant, ou suivant, petits dessins et températures. Ces-dernières sont indicatives de relevés effectués au lever du jour, à six heure et sous abris. Ou un truc du genre. Elles sont donc toutes relatives et surtout fausses, ou du moins inutiles, sauf si vous êtes debout au lever du jour, à six heure et sous abris, donc que vous êtes soit métrologue, soit fêlé, soit sans-domicile fixe. Toutefois, dans ce-dernier cas, il est douteux que vous regardiez la météo puisque ayant peu de chance que vous possédiez une télé.
La convention veux aussi que cette alternance soit découpée en deux périodes de la journée, toutes imprécises soient-elles, à savoir le matin et l'après-midi. Si vous devez donc sortir en pleine nuit, il n'y a pas de prévisions. Le monde s'en fiche bien de ceux qui vivent et travaillent la nuit. Considérés comme des fêtards, des vampires et on en passe, vous pouvez vous démerdez et vous habillez comme bon vous semble. Les frais de médecin en cas de maladie chopée à cause d'une erreur d'habillement suite à la défaillance dans le système météo n'est bien évidemment pas pris en charge.
L'autre convention, qui est en fait bien variable selon les chaînes de télévision -et seule une observation régulière vous donnera les clefs compètes de compréhension- est un code couleur. A savoir, lorsque le temps prévu est au beau fixe, les cartes -ou du moins leurs fonds- sont oranges, tandis que lorsque la pluie ou le mauvais temps est annoncé, le fond de carte vire au bleu-gris. Bien que, parfois, la couleur bleue ne sert qu'à désigner le ciel.
D'ailleurs, la notion de « beau ou mauvais temps » est ancrée dans les mentalités des Terriens qui partent du principe qu'un soleil brillant et chaud dans un ciel dégagé est un temps agréable, alors que la pluie, si bénéfique soit-elle, est un « temps de chien » (comprendre un temps où le domicile va sentir le chien mouillé).
Mais ces cartes météorologiques ne sont que des prévisions et sont, dès le départ, annoncées comme telles. Que ce soit dans le titre même du programme télévisé ou par les « indices de confiance » qui, sur une échelle de 1 à 5 (l'indice 5 étant la confiance la plus forte), semblent préciser que tout cela n'est qu'une grosse farce. La confiance est en réalité dans le programme télévisé envers ses fidèles spectateurs.
Si les bulletins météorologiques ne sont donc qu'une vague indication du temps qu'il va faire, à quoi servent-ils ? Ils se veulent avant tout informatifs, c'est un fait, même si l'information reste bien vague et imprécise. Mais leur autre intérêt, si ce n'est le but ultime de l'existence de ce petit programme court, est de meubler le journal, principale source d'information télévisée, lorsque celui-ci est en manque de sujets. Que les bulletins météo interrompent le journal plusieurs fois ou que le journal télé fasse des « Éditions spéciales » sur la météo, les deux sont devenus indissociables. Les deux se suivent et se précédent d'ailleurs. Les « Éditions spéciales » sur les conditions météorologiques jugées exceptionnelles (comprendre « normales mais on est pas habitués et préfère en faire toute une édition spéciale »), prennent souvent plusieurs minutes dans le journal télévisé, plusieurs fois par jour et sur plusieurs jours. De quoi donner de la matière à discussion et, pour les journalistes, de traiter une multitude de sujets connexes (notamment sur les chaînes populaires et généralistes), allant du prix du bois de chauffage à la déshydratation des personnes âgées.



Mad
Mars 2012

Les cabines téléphoniques


Les cabines téléphoniques.



Le téléphone est une invention très pratique des terriens pour communiquer entres eux, lorsqu'ils sont éloignés les uns des autres, plus rapide que les signaux de fumée (surtout en l'absence de feu) et plus fiable que les pigeons voyageurs (surtout en l'absence de pigeons).
Quand il ne sont pas chez eux, dans leurs domiciles, les humains souhaitant téléphoner se rendent dans de petits endroits spécifiques appelés « cabines téléphoniques ». Celles-ci se présentent sous la forme d'une petite pièce exiguë placée dans l'espace urbain public. Théoriquement, il n'est pas conseillé de rentrer à plusieurs dans ces cabines, et encore il ne faut pas être trop volumineux ou claustrophobe. Elles sont vitrées de plastique transparent pour garantir la sécurité et le vie privée des usagers, et le mot « Téléphone » est inscrit en grosses lettres dessus, au cas où certains confondraient avec des toilettes. Ce qui est parfois le cas.
Certaines servent aussi d'habitation sans loyer, permettant aux individus les plus pauvres d'avoir un toit et de dormir bien inconfortablement et au froid dans un lieu fixe avec quatre cloisons. Plutôt que de dormir bien inconfortablement et au froid ailleurs. Toutefois, bien que le lieu soit fixe, il ne donne pas pour autant une adresse -chose importante qui sert obligatoirement dès que l'on met un pied dans le monde complexe de l'Administration- aux individus sus-décrits.
Mais les cabines téléphoniques -«cabine » désignant surtout le lieu clos- n'ont pas toutes quatre parois. Certaines se composent juste du téléphone apposé sur un montant et tenant presque par miracle. Le mot désignant l'objet reste cependant visible sur ces modèles.

Aimant la vitesse et le déplacement constant, l'Homme a toutefois bien vite délaissé ces cabines. En effet, préférant avoir de quoi téléphoner en permanence sur lui, les cabines étaient trop lourdes à transporter et avaient tendance à ne plus marcher une fois déconnectée des réseaux téléphoniques auxquelles elles sont reliées. L''Homme a ainsi inventé le téléphone portable, qui lui permet également d'assouvir son besoin naturelle de possession individuelle.
D'abord fixes et filaires dans les maisons, ces nouveaux appareils sont rapidement devenus mobiles n'importe où et aussi plat qu'un petit manuel, les rendant à la fois chers et facilement perdables. Puis ils ne font pas que téléphone, mais aussi ordinateur, appareil photo, encyclopédie, salle de jeu et plus récemment ami imaginaire, entre autres*. Certains ne servent même plus à téléphoner mais juste à donner l'heure d'une façon jugée moderne, classe et permettant d'afficher son important statut social aux yeux de tous.


Comment utiliser un téléphone ? C'est très simple. Il suffit tout d'abord de décrocher le combiné et de vérifier qu'une tonalité est effective en y apposant son oreille -ou toute autre partie du corps servant à recevoir les sons. Si la tonalité existe bel et bien, il faut alors composer le numéro du correspondant souhaité. Pour cela, il suffit d'utiliser les touches numérotées. Puis attendre. Un « bip » sourd et régulier devrait résonner à plusieurs reprises jusqu'à ce que le correspondant souhaité décroche son propre combiné à l'autre bout du fils (valable aussi pour les téléphones mobiles et sans fils), ou que son homologue mécanique appelé « répondeur » le fasse à sa place. Vous pouvez alors parler et énoncer votre message.

Remarque : Les touches comportent aussi des lettres, groupées trois par trois. Toutefois, entrer le nom du correspondant souhaité via ces lettres ne donnera absolument pas le même résultat qu'avec le numéro. D'ailleurs, ces lettres ne servent à rien pour téléphoner. Elles deviennent utiles lors de la rédaction de messages sur un téléphone mobile, mais leur présence sur les fixes demeure une mystère.

Si une sonnerie régulière et aiguë faisant « Driiiinggg ! », formant une petite mélopée qui ne restera pas en tête, s'échappe du combiné, c'est que votre téléphone reçoit un appel. De même, il vous suffit de décrocher le combiné. Et de parler.

Nota bene : La plupart des terriens décrochent en disant « Allô », petit mot court signifiant simultanément « Bonjour », « je suis là » et « je vous écoute ».

A la fin de l'appel, raccrochez simplement le combiné. Si vous vous trouvez dans une cabine téléphonique, respirez un grand coup avant de sortir : une bataille s'engage souvent avec la porte de la cabine à ce moment là. Celle-ci empêche l'utilisateur de sortir en se pliant de manière tout à fait inconcevable, bloquant ainsi l'individu à l'intérieur jusqu'à ce qu'il réussisse à s'en extraire avec au mieux un bleu, au pire un bras en moins.

A savoir : Utiliser une cabine téléphonique requiert d'avoir préalablement de quoi payer la communication. Pensez à vous munir de pièces, morceaux de papiers imprimés ou cartes plastifiées à puce, qui sont les principaux moyens de paiement dans les principaux pays développés terriens.

Attention : Les communications à l'étranger et hors de la Terre sont soumises à certaines conditions et nécessitent généralement un identifiant téléphonique particulier. Pensez à vous renseigner.

Pour trouver le numéro d'un correspondant, dans la mesure où ce-dernier possède un téléphone, il est possible de consulter un épais livre appelé « Annuaire ». Il en existe de deux types, des jaunes et des blancs. La différence principale repose sur le fait que les jaunes possèdent plus d'images.
Cet ouvrage recense tout les noms, adresses et numéros associés des habitants, le plus souvent d'une même région. Si vous êtes donc ou point A et souhaitez téléphoner à un individus se trouvant au point K par exemple, il vous faudra trouver l'annuaire du point K, chose en réalité bien impossible si vous êtes au point A. La solution la plus simple est alors de consulter les renseignements téléphoniques, sorte d'annuaire parlant et non sur papier.
Les annuaires papier, quelle que soit la couleur, servent également à rehausser l'assise des personnes de petite taille.

Bon à savoir : Pour la majorité des individus, le téléphone sert à appeler sa maison. En tant qu'extra-terrestre, aucun terriens ne s'étonnera si vous sollicitez son téléphone pour appeler votre maison, la demande étant très courante et popularisée par le cinéma. N'hésitez pas non plus à demander une bicyclette à la suite, le terrien n'y verra aucune anomalie.
Pour les possesseurs de supers-pouvoirs, les cabines téléphoniques servent également de lieu pratique pour le changement de costume. Le mot « cabine » prenant alors le sens de « petit lieu étroit dans lequel il est possible de se changer théoriquement sans être observé ».
Enfin, les cabines bleues, principalement situées en Angleterre, sont des machines permettant le voyage dans le Temps et l'Espace.


* Prénommé Siri, qui que vous soyez. Sans doute pour rappeler à toutes les personnes vivant loin de celui-ci qu'un pays homonyme en guerre existe.



Mad
Mars 2012

Les pommes


Les pommes.



« Vous pensez que les aliens mangent des pommes ?
-Pourquoi pas, ils parlent bien notre langue ! »


La pomme est un fruit comestible de forme globalement sphérique. Mais pas totalement puisque certains archers la posent sur la tête de leurs fils durant leurs entraînements.
Il en existe de différentes couleurs, comportant des variations : vertes, rouges, jaunes. Si une pomme est bleue, c'est que ce n'est sans doute pas une pomme. Si elle est en or, c'est que vous vous trouvez dans le jardin paradisiaque d'un vieux mythe grec.
Attention : les pommes d'or n'ont rien à voir avec les pommes « Golden » qui, elles, sont une variété ne servant pas seulement à départager trois déesses en mal d’ego.
Attention bis : Mieux vaut éviter de manger les pommes cueillies dans les jardins sous peine de se faire éternellement chasser de ceux-ci.

Avec les pommes, certains font des tableaux, d'autres des tartes. Un vieux proverbe dit « Une pomme par jour éloigne le médecin. Mais il faut bien viser . ». Les pommes peuvent donc aussi servir occasionnellement d'armes, qu'elles soient lancées, ou empoisonnées pour nuire à de naïves brunettes jeunes et jolies. Mais à noter qu'aucune guerre n'a jamais employée uniquement des pommes, les humains préférant les boutons. Ou les armes de destruction massives.
D'autres encore se font, avec les pommes, pas mal de fric. C'est le cas des maraîchers, petits vendeurs de fruits et légumes présentés sur des étales placés sur des places sentant le poulet rôti, de préférence le dimanche matin à côté d'une église. Ou des manias de nouvelles technologies qui en ont créer une marque. D'ailleurs, le logo cette dernière représente une pomme croquée, dont il manque un morceau, et chacun de ses produit se vend l'équivalent de plusieurs paniers de pommes entières. Comme quoi, même à moitié mangée, une pomme reste un incontournable, permettant d'afficher son statut social, même lorsqu'elle n'est pas comestible.

Les expressions mettant en scène les pommes sont nombreuses. Une des plus célèbre est « Haut comme trois pommes », ce qui peut se traduire par « Être si petit que votre seul animal de compagnie sera un verre de terre » ou « Attention, je suis en dessous ! ». Trois pommes empilées les unes sur les autres, cela va de soi.
Car oui, une pomme c'est relativement petit et lourd. Si lourd d'ailleurs qu'elles tombent seules des arbres. Sacrée chance pour certains scientifiques dormant en dessous et découvrant grâce à cela le principe universel de la gravité. Exposant le principe plutôt que le découvrant d'ailleurs, car la gravité était là bien avant le XVIII ème siècle sans rien demander à personne.

Attention : cas à part, la pomme de terre. Il ne s'agit en aucun cas d'une pomme qui pousserait dans la terre. Le nom est très trompeur et peut porter à confusion. La pomme de terre est un tubercule comestible, de forme globalement sphérique, mais pas totalement, qui pousse dans la terre et doit se faire cuire avant ingestion. Elle porte parfois une moustache et un chapeau, et sert alors de jouet pour les enfants (et les adultes pas tout à fait matures appelés collectionneurs, geek ou tout simplement abrutis). Dans ce dernière cas, elle est traitée comme un individu de sexe masculin et se voit affublée du titre de « Monsieur ».

Les pommes contiennent du jus. Un fois extrait, celui-ci donne du jus de pomme. Une fois extrait et fermenté, celui-ci donne du cidre, alcool essentiellement bu avec des crêpes quelques jours par an (principalement à la Chandeleur et Mardis gras). Sauf si vous êtes en Bretagne ou Normandie où le cidre est bu toute l'année et même sans crêpes. Cette boisson alcoolisée est également l'apanage des gros fêtards (aimant abuser des bulles et voulant connaître l'ivresse) de moins de dix-huit ans. Tout comme le Champomy. D'autres alcools sont également fait à base de pommes, tel le Manzana, signifiant justement « pomme » dans le pays où il est principalement produit. La vie est bien faite.

Dans le monde, la pomme est le troisième fruit le plus consommé. Ainsi il est aisé d'en trouver à près partout, y comprit à New-York, ville des États-Unis, dont le surnom, « la grosse pomme », est du à sa ressemblance frappante avec le fruit bien évidemment.

A noter : le mot « pommade » tire son origine du fruit éponyme. Toutefois il n'est pas spécialement recommandé par les médecins d'appliquer de la compote de pommes directement sur la peau. Même si rien ne vous empêche d'essayer.

Quelques variétés à connaître :
Golden : décernée comme trophée lors d'une cérémonie récompensant la création cinématographique.
Gala : pomme cérémonielle et festive. D'autant plus quand elle est dite « de charité ».
Reine des reinettes : vieille pomme de la Grande-Bretagne.
Pink Lady : chanteuses populaires.
Granny : décernée comme trophée lors d'une cérémonie récompensant la création musicale.



Mad
 Mars 2012